Au-delà de la question des services essentiels, nous devons aborder la question des lieux. La proximité suppose également la familiarité, la convivialité, la confiance, l’habitude et les routines qui rassurent. Non seulement la ville à échelle humaine répond aux besoins de ses habitants et de ses visiteurs, mais elle crée les conditions de leur bien-être, tant individuellement que collectivement.

On confond trop vite la « première nécessité » avec la proximité. Avoir à sa porte les commerces et services qui répondent aux besoins de première nécessité est un incontestable élément de confort résidentiel, mais cela n’empêche pas d’aller ailleurs, pour travailler, pour voyager, pour rencontrer… L’organisation des transports doit donc prendre en comptes ces éléments pour assurer le bien-être des individus.

Ce qu’il faut viser c’est la richesse et la diversité des lieux de proximité ainsi que des itinéraires qui les relient, en les rendant accessibles à tous, sans inégalités de genre, d’origine d’âge ou de validité. Selon Alain Bourdin : « Chacun d’entre nous fabrique son propre univers de proximité qui fait lien social en même temps que bouclier. Il prend forme dans un ensemble de lieux et d’itinéraires que nous fréquentons régulièrement ».

La ville à échelle humaine doit donc pouvoir offrir une diversité de lieux et des formes urbaines susceptibles de permettre d’accéder à toutes les opportunités, de créer des milieux de vie de qualité, accessibles, confortables, attrayants et stimulants, des espaces publics et des équipements ouverts à toutes et à tous, quels que soient l’âge, le genre, etc.

Il s’agit de renouer avec la tradition d’accueil de la ville en organisant une mixité des fonctions tout en saisissant les enjeux contemporains de durabilité.

Comité de travail :

• Introduction : Mme Charlotte BLEUNVEN, Ingénieur d’études pour l’AIMF
• Modérateur : M. Sylvain ALLEMAND, Journaliste
• Synthèse : M. Lionel PRIGENT, Urbaniste, Économiste, Professeur à l’Université de Bretagne Occidentale (UBO) et Directeur du Laboratoire de Géoarchitecture.

Intervenants :

• M. Jean Honoré AYIWOUONDININE KOUOTOU, Urbaniste et Consultant National spécialiste en participation communautaire et formulation de la stratégie d’amélioration des quartiers précaires pour le Compte de ONU-Habitat.
• Mme Sibrine DURNEZ, Architecte chez MARTIAT+DURNEZ architectes et Enseignante la faculté d’Architecture de l’Université de Liège.
• M. Ken GREENBERG, Designer urbain, Président de Greenberg Consultants à Toronto et Aviseur stratégique pour la ville de Brompton.