Le 5 décembre 2025, les villes de Cotonou et d’Abomey-Calavi ont dévoilé leurs projets phares avec l’appui de l’AIMF et de l’ANCB, dans le cadre du Programme de mobilisation de la diaspora béninoise au service du développement des villes. Au-delà d’une approche symbolique, il s’agit d’une stratégie structurée visant à faire de la diaspora un partenaire à part entière des politiques locales : investissement, création d’emplois, innovation, rayonnement culturel et valorisation durable des territoires.
Un programme ancré dans les priorités nationales et locales
Ce programme s’inscrit dans la droite ligne des Plans de Développement Communal (PDC) des deux communes et des grandes orientations nationales en matière d’attractivité territoriale, de mobilisation de la diaspora et de mise en œuvre des Objectifs de Développement Durable (ODD).
Pour la ville de Cotonou, les projets présentés sont alignés sur le PDC 3, avec un accent sur le tourisme, la culture et l’économie locale. À Abomey-Calavi, l’initiative répond aux priorités du PDC 4, qui met en avant l’attractivité du territoire, la valorisation durable des ressources naturelles – notamment les vastes zones lagunaires, ainsi que l’implication active des partenaires, au premier rang desquels l’État, les partenaires techniques et financiers (PTF) et la diaspora.
Ainsi, au-delà du simple transfert d’argent de la diaspora, ce programme vise à structurer une relation nouvelle entre les villes et leurs ressortissants à l’étranger. La diaspora est invitée à devenir co-conceptrice, co-financeuse et ambassadrice des projets territoriaux. En effet, en 2011, la diaspora africaine a contribué au développement de l’Afrique à hauteur de 1.353 milliards FCFA en 2011, plus que l’aide publique au développement.
Cotonou : une plateforme digitale et un festival pour connecter la diaspora au territoire
Pour la capitale économique, deux projets majeurs ont été dévoilés. Une plateforme d’assistance à l’entrepreneuriat des jeunes et des femmes avec le soutien de la diaspora et un festival culturel international intégrant un forum de rencontres avec la diaspora.
Cette plateforme a vocation à devenir un guichet unique d’information, de mise en relation et de collaboration entre Cotonou et ses ressortissants à l’étranger. Les porteurs du programme, la Ville de Cotonou, soulignent qu’il s’agit de l’une des premières initiatives du genre au Bénin et en Afrique, spécifiquement conçue pour mobiliser la diaspora autour du développement local.
Abomey-Calavi : la « Cité de la Diaspora », un écoquartier vitrine autour de la lagune de Djonou
À Abomey-Calavi, l’équipe municipale a fait le choix d’un projet urbain fort : un programme intégré de mise en valeur des berges, lagunes et plans d’eau, combiné à la création d’écoquartiers résidentiels modernes, dont la phase pilote se déploiera autour de la lagune de Djonou. Au cœur de ce dispositif, un projet emblématique : la « Cité de la Diaspora », écoquartier moderne pensé comme un espace de vie, d’investissement et de rencontres entre la commune et ses fils et filles de l’étranger. Pour le Maire d’Abomey-Calavi, ce programme poursuit plusieurs objectifs stratégiques :
- Ancrer la diaspora dans la commune, en lui facilitant l’accès à la propriété et en lui offrant des opportunités d’investissement sûres et attractives ;
- Envoyer un signal clair : la ville est prête à accueillir, accompagner et co-construire l’avenir du territoire avec la diaspora ;
- Valoriser un foncier stratégique tout en renforçant la résilience écologique autour des plans d’eau.
La « Cité de la Diaspora » se veut ainsi un projet transformateur, appelé à devenir un symbole d’ouverture, de modernité et de connexion entre les Béninois d’ici et d’ailleurs.
Une dynamique multi-acteurs portée par l’AIMF, l’ANCB et les communes
Ces projets ne naissent pas ex nihilo. Ils s’appuient sur un écosystème de partenaires : l’État béninois, l’ANCB, l’AIMF, les partenaires techniques et financiers, la Caisse des Dépôts et Consignations, les organisations de la diaspora, les promoteurs immobiliers et les institutions financières.
Dans les prochaines semaines, les communes prévoient :
- des échanges approfondis avec les autorités nationales sur la faisabilité des projets ;
- des études techniques et financières ;
- une concertation spécifique avec la diaspora pour affiner les besoins en logements, services et modalités de financement, afin de co-construire des projets réalistes et adaptés.
Ce souci de co-construction est au cœur du programme : il ne s’agit pas seulement de « solliciter de l’argent », mais de bâtir des dispositifs transparents, crédibles et durables dans lesquels la diaspora peut se reconnaître et s’engager.
À travers ces annonces, Cotonou et Abomey-Calavi envoient un message fort à leurs compatriotes de l’étranger : les villes s’ouvrent et se structurent pour accueillir leurs initiatives. Avec l’appui de l’AIMF et de l’ANCB, Cotonou et Abomey-Calavi tracent ainsi les premiers contours d’une nouvelle génération de politiques locales, où le développement des territoires béninois se construit avec, et non plus seulement pour, la diaspora.