Appui à l’Association Nationale des Communes de Guinée

Avec l’approbation par décret N° 042/PRG/SGG du 28 mars 2012 de la Lettre de Politique Nationale de Décentralisation et de Développement Local et de son Plan d’Action, le renforcement de l’association faîtière des communes est essentiel pour porter la voix des collectivités locales. Dans ce contexte et dans le cadre du Partenariat Stratégique AIMF-Union européenne, le Projet d’Appui à l’Association Nationale des Communes de Guinée (ANCG) dans la réalisation de ses missions de plaidoyer, de promotion des autorités locales guinéennes et d’appui conseil aux communes a ainsi été lancé en janvier 2017.

Problématique et contexte

La République de Guinée est engagée dans un processus de décentralisation depuis 1985. Cette politique s’est traduite par la création de 342 communes et l’adoption d’un code des collectivités locales en 2006. 32 domaines de compétence leur sont officiellement transférés, parmi lesquels l’état civil, l’enseignement primaire, l’eau et l’assainissement, la santé, l’aménagement urbain, l’entretien de la voirie communautaire, ou encore le développement économique local. Les dernières élections locales ont eu lieu en 2005. Les prochaines élections locales, dont le scrutin a été repoussé à plusieurs reprises, n’ont pas encore été officiellement fixées.

Malgré ces différentes mesures, les communes guinéennes n’ont pas aujourd’hui les moyens financiers et humains d’assumer efficacement les missions qui leur sont dévolues. Des disparités importantes existent entre les collectivités en fonction de leur taille mais aussi de leur localisation avec un part non négligeable de petites communes rurales non viables sur le plan économique et financier. Pour relancer le processus de décentralisation, la Guinée s’est dotée par Décret du 15 juin 2011 d’une Lettre de Politique Nationale de Décentralisation et de Développement Local.

Dans ce contexte, le projet d’appui à l’Association Nationale des Communes de Guinée vise à renforcer l’association dans l’ensemble de ses fonctions.

Objectifs
  • Objectifs globaux
    - Accompagner l’Association Nationale des Communes de Guinée (ANCG) dans ses rôles de défenseur des communes, de relais de l’action gouvernementale, de promotion du développement local et de circulation de l’information entre l’Etat, les collectivités et les populations.
    - Etablir un environnement propice à la participation des citoyens à la vie politique locale et à la prise en compte de leurs aspirations ;
    - Promouvoir une approche intégrée du développement qui valorise les acteurs et les ressources socio-économiques, culturelles et naturelles du territoire, pour induire un changement dans la qualité de vie et le bien-être des citoyens, assurant un équilibre entre la croissance socio-économique, l’équité – genre inclus -, la qualité de l’environnement et renforçant la résilience des plus vulnérables.
  • Objectifs spécifiques
    - Renforcer les capacités opérationnelles et de gestion de l’ANCG à assurer ses missions d’appui conseil aux communes et de plaidoyer
    - Soutenir la participation des autorités locales de Guinée au sein de l’ANCG et dynamiser la vie institutionnelle de l’ANCG
    - Mise en place, par l’ANCG, d’initiatives, projets et services pilotes en appui aux communes de Guinée.
Activités
  • Activité 1 – Renforcement des capacités opérationnelles et de gestion de l’ANCG
    - Recrutement d’un Assistant technique international (ATI) et d’un cadre guinéen auprès du Secrétariat exécutif de l’ANCG
    - Renforcement des capacités des membres du Secrétariat exécutif
    - Renforcement des moyens logistiques de l’ANCG ; d. Mise en place d’un échange Sud Sud avec les Associations d’Autorités Locales de Côte d’Ivoire
    - Mise en place d’une stratégie de communication et de plaidoyer
  • Activité 2 – Dynamisation de la démocratie interne de l’ANCG
    - Organisation de 2 Bureaux exécutifs par an
    - Organisation d’un Conseil National
    - Organisation d’un Congrès (si les élections locales ont eu lieu) ou Forum national du Développement local
  • Activité 3 – Mise en place d’initiatives, projets et services pilotes en appui aux communes de Guinée
    - Sensibilisation des journalistes aux enjeux de la décentralisation
    - Création et alimentation d’un centre de ressources
    - Organisation d’un prix d’excellence en matière de gouvernance locale
    - Constitution, formation, animation, d’un collège de femmes « leaders locales »
    - Diffusion et capitalisation des outils et procédures du projet pilote de modernisation de l’état civil Unicef.

Budget et mise en œuvre

Mise en œuvre : 2017-2018 ( 24 mois)
Budget total : 561 000 €
Union européenne : 500 000 €
AIMF : 61 000 €

Maison des jeunes et des savoirs – Médiathèque Niangon

Pour répondre au défi de la gestion pacifique de la diversité sur son territoire, la Commune de Yopougon initie, avec l’appui de l’AIMF, un programme ambitieux de dynamisation des échanges et de la vie culturelle. Il s’appuiera sur un équipement public central, la Maison des jeunes et des savoirs, qui propose des services innovants, une programmation qui fait place à la diversité tout en ciblant les publics prioritaires, et une ouverture sur la cité. 

Répondre au défi de la diversité…

Avec plus d’1 million d’habitants, la Commune de Yopougon est la plus peuplée de Côte d’Ivoire et continue de croître très rapidement. De sa population d’une grande diversité – originaire de toutes les régions du pays mais aussi d’autres pays d’Afrique de l’Ouest – elle tire son surnom de « Côte d’Ivoire miniature ».

Alors que la symbiose dans laquelle vivaient autrefois ses populations a été perturbée par la décennie de crise sociopolitique que le pays a traversée, la Mairie de Yopougon est confrontée au défi de la gestion pacifique de la diversité sur son territoire et veut dynamiser le vivre et le faire ensemble. La création d’espaces de dialogue et de co-construction avec et entre différents groupes de la population pour une identité partagée pour le territoire, est ainsi un objectif majeur de l’exécutif en place.

 

… en misant sur le développement culturel du territoire.

Pour répondre à ce défi, la Commune de Yopougou souhaite miser sur la richesse humaine de son territoire en appuyant l’accès à la culture et à l’éducation et en soutenant l’innovation sociale.

En amont de la formulation du présent projet a été réalisé un diagnostic des ressources socio-culturelles de la commune, des besoins des populations et des actions prioritaires à mettre en œuvre. Ce diagnostic a fait ressortir le besoin d’équipements dédiés à la lecture publique, mais aussi la nécessité d’inscrire ces équipements dans une stratégie d’animation du territoire et de contribution aux priorités de développement communal : aménagement du territoire, amélioration de l’accès aux services de base pour les populations, emploi de la jeunesse, lutte contre le chômage, la violence, développement de l’attractivité du territoire.

 

C’est dans ce cadre que le Maire de Yopougon a sollicité l’appui technique et financier de l’AIMF pour la construction d’un complexe de deux bâtiments dédiés aux activités des associations de jeunes de la Commune. L’objectif est d’en faire une médiathèque « maison mère » qui organise le fonctionnement d’autres établissements et/ou leur coordination, tout en renforçant les usages existants par les associations des jeunes.

 

Cette démarche s’inscrit dans les orientations des politiques sectorielles nationales notamment celle du livre mise en place par le Ministère de la Culture et de la Francophonie en 2015. Elle cadre aussi avec la stratégie nationale de renforcement des industries culturelles et créatives, se coordonne avec le réseau national des Centres de Lecture et d’Animation Culturelle (CLAC). Au plan communal, l’action s’inscrit dans le plan triennal et est mise en lien avec les activités de cohésion sociale et d’insertion des jeunes afin de créer des conditions favorables à la réconciliation des populations vivant sur le territoire ivoirien.

 

Elle s’inspire également d’autres cadres de définition des politiques publiques pour la culture comme la Convention de 2005 de l’UNESCO pour la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles notamment pour ce qui est de la prise en compte de divers groupes sociaux et de leur besoin pour faciliter l’accès à la diversité des expressions culturelles présentes sur le territoire de la commune, en particulier.

Objectifs

- Offrir un lieu culturel, pluridisciplinaire et ouvert à tous, axé sur le livre et les savoirs, sur les pratiques des jeunes, des associations d’habitants ainsi que sur l’animation des quartiers ;
- Contribuer à l’aménagement du territoire et faciliter l’accès des populations des quartiers défavorisés aux services de base
- Élargir les fonctions de la Maison des Jeunes en mettant à disposition de leurs associations et d’autres acteurs des quartiers des espaces de travail connectés à d’autres pratiques culturelles et un point d’information et d’orientation professionnelle (qui sera créé dans les locaux) ;
- Créer une tête de réseau pour coordonner et animer d’autres points lecture de la ville : publics, privés, notamment scolaires ;
- Par la programmation, promouvoir la diversité culturelle locale et l’ouverture sur le monde tout en tenant compte des besoins spécifiques d’action vers des publics cibles des quartiers, en particulier les jeunes non scolarisés ou déscolarisés ;
- Renforcer les compétences de la Mairie et de son personnel par la coopération avec l’appui de l’AIMF et de partenaires extérieurs.

Activités
  • Construction d’un complexe immobilier

Le complexe immobilier, composé de 2 bâtiments, comprendra :
- une bibliothèque et sa direction
- le siège du Conseil Communal des Jeunes de Yopougon (CCJY)
- un pôle d’insertion professionnelle, d’orientation et d’information sur les formations
- un centre ressources
- une salle informatique
- une vidéothèque
- des salles de réunion
- une salle d’éveil pour l’enfance
- un jardin de lecture et de contes, qui facilitera la circulation et l’échange entre les différentes fonctions du bâtiment afin de favoriser des croisements des pratiques et des innovations sociales.

Parti pris architectural : le site du Foyer des jeunes de Niangon constitue un patrimoine à valoriser comme vecteur d’identité de la communauté locale. Pour la construction du complexe, une attention particulière sera portée au choix des matériaux, de la climatisation des lieux et à la dimension environnementale. La valorisation du jardin créera des mini- espaces de sensibilisation aux modes de construction et de vie durables. Les fonctions, les usages et les circulations seront distribués avec un intérêt particulier accordé à la dimension écologique du bâtiment et de ses usages.

 

  • Renforcement de la maîtrise d’ouvrage communale 
    - Appui technique à l’ingénierie de projet et à la construction d’une vision de développement territorial à partir des ressources culturelles
    - Appui technique à la gestion de financements et des partenariats internationaux ;
    - Formation du personnel et des élus, notamment sur la gestion des usages du lieu, le pilotage stratégique par les services de la Mairie, la définition et l’animation de partenariats locaux et internationaux pour l’animation des lieux et du territoire, les stratégies de régénération urbaines par la culture et leurs outils, le développement d’activités culturelles respectant des démarches de développement durables.

 

  • Partage et valorisation internationale 
    Lors de l’inauguration de la Médiathèque prévue au premier trimestre 2020, un séminaire sous régional sur le thème « Les stratégies de développement de la culture dans l’action des collectivités locales d’Afrique francophone » permettra de réunir un certain nombre de villes ivoiriennes et du réseau AIMF déjà engagées sur des démarches de développement territorial via la culture. Les échanges permettront notamment d’aborder le projet culturel et éducatif d’une médiathèque et son impact sur territoire, ainsi que la médiathèque de demain. Plus largement le séminaire permettra aux villes de travailler ensemble au développement des projets communs, dans le domaine de la culture et du mieux vivre ensemble.
Budget et mise en œuvre

Mise en œuvre : 2017-2020

Budget total : 1 000 000 €

Financements : 
Mairie de Yopougou : 600 000 €
AIMF : 400 000 €

Pour aller plus loin :

 

 

Kaolack – Création d’un centre de santé et de 14 postes d’accès aux soins

Afin de renforcer la qualité de l’accès aux soins des populations, la ville de Kaolack a sollicité dans un premier temps l’AIMF pour renforcer son réseau de postes de santé : 14 postes ont ainsi été réhabilités dans des zones à forte densité démographique, entre 2010 et 2013. A l’issue de cette première phase, une nouvelle subvention a été accordée pour la réalisation d’un centre de santé dans l’un des quartiers les plus peuplés de la ville, Médina Baye. 

Les villes d’Aoste, Mérignac et Vilanova ainsi que le conseil régional d’Aquitaine ont contribué au financement de cette initiative. Grâce à l’appui de la ville de Luxembourg, ce programme a également mis l’accent sur l’appui à la mise en place de mutuelles de santé communautaire, et sur l’aide aux victimes de violences et mutilations sexuelles (prévention et traitement).

 

Problématique et contexte

Beaucoup d’efforts ont été déployés par l’État, la ville et la population pendant ces 30 dernières années pour développer un accès aux soins de qualité des populations de Kaolack : une stratégie volontariste a été mise en place avec une extension du réseau de postes de santé afin d’assurer l’accessibilité géographique des soins (un poste pour 10 000 habitants), la construction de maternités et la construction de logements pour les infirmiers chefs de poste afin d’assurer une continuité du service.

Cependant la faiblesse du plateau technique combinée à la vétusté des bâtiments conduisait la population à fréquenter en priorité l’hôpital, amenant à sa saturation.

La municipalité de Kaolack a donc sollicité l’AIMF pour procéder à une rénovation de certains bâtiments, moderniser les équipements, refondre le système de gestion et développer une action de sensibilisation et de prévention auprès des populations sur les questions sanitaires.

 

Objectifs
Phase 1 – 14 postes de santé Phase 2 – Centre de santé
Améliorer la qualité des infrastructures, le fonctionnement et la fréquentation des postes de santé pour délester l’hôpital central afin que celui-ci ne traite que les cas les plus graves Construire un centre de santé polyvalent pouvant satisfaire les besoins sanitaires des 20 000 habitants du quartier Médina Mbaye et des milliers de pèlerins qui y convergent chaque année pour célébrer le Maouloud.
Mieux impliquer les populations dans la gestion, l’entretien et la maintenance des structures sanitaires
Redynamiser les comités de gestion et de santé

 

Activités
Phase 1 – 14 postes de santé Phase 2 – Centre de santé
Information, sensibilisation et éducation des acteurs
Sensibilisation sur les pratiques médicales, alimentaires et nutritionnelles.
Appui à l’animation des comités de gestion
Construction d’une polyclinique
Le bâtiment de polyclinique accueille notamment les services urgences, bucco-dentaire, laboratoire, imagerie médicale
Modernisation des infrastructures
Réhabilitation ou création des réseaux d’électricité et d’eau, des appareils sanitaires, plomberie…
Mise à niveau de l’assainissement et protection contre les inondations
Construction de logements pour les chefs de postes afin d’assurer une présence jour et nuit et donc une meilleure réponse aux urgences
Construction d’un bâtiment spécialisé 
Le bâtiment spécialisé accueille une maternité, une unité d’hospitalisation (médecine et pédiatrie), un bloc Santé maternelle et infantile / Planning familial, un bloc d’urologie
Modernisation des équipements
Dotations en mobilier et matériel médical

Achat d’une ambulance commune à l’ensemble des postes

 

Mise en œuvre et financement
Phase 1 – 14 postes de santé Phase 2 – Centre de santé
Mise en œuvre : 2010-2013 Mise en œuvre : 2015-2018
Coût total du projet  : 620 000 euros Coût total du projet : 599 700 €
Financement 
AIMF : 347 000 euros (dont 25 000 euros de Luxembourg)
Ville d’Aoste : 100 000 euros
Ville de Kaolack : 98 000 euros
Villes de Mérignac et Villanova : 75 000 euros
Financement 
AIMF : 299 850 €Ville de Mérignac et partenaires : 179 910 € 
Ville de Kaolack : 119 940 €

Renforcement des structures éducatives dans les 9 communes du Zou

En renforçant les structures éducatives dans les communes déshéritées du département du Zou, ce projet vise à accueillir les enfants dans de meilleures conditions de travail et d’hygiène, et à améliorer le taux de scolarisation. Plus de 1000 enfants et leurs familles bénéficieront directement des retombées de cette action.

 

Problématique et contexte

Malgré les multiples efforts des pouvoirs publics pour doter les établissements scolaires d’infrastructures, beaucoup de zones déshéritées du département du Zou, au Bénin, ne disposent pas de salles de classe respectant les normes pour abriter les élèves et les enseignants. Le département du Zou constitue ainsi l’une des zones dans lesquelles le taux de scolarisation est encore faible.

En initiant ce projet de renforcement des infrastructures éducatives à travers la construction des modules de classes, l’Union des Communes du Zou (UCOZ) a voulu offrir des conditions acceptables de travail aux acteurs de l’école. Elle a sollicité l’AIMF pour cofinancer cette action.

Réalisations
  • Construction de 9 modules de trois classes dans 9 écoles déshéritées des communes du Zou, et d’un magasin bureau par école.
  • Equipement des écoles
  • Mise en place d’un cadre participatif pour le choix des écoles bénéficiaires et pour la conduite des activités de sensibilisation à l’hygiène dans les écoles. Dans chaque commune est installé un comité communal de suivi des activités. Il est composé des différents acteurs du projet : circonscription scolaire, UCOZ à travers les 9 Mairies du Département, communauté bénéficiaire, Bureau des Associations des Parents d’Elèves (APE) de chaque commune.
Mise en œuvre et financement

Mise en oeuvre  : 2015-2017
Budget total : 356 126 €
Financement
AIMF 276 603 €
UCOZ : 79 523 €