« Je ne serais pas arrivée là si… Si je n’avais pas ouvert mon premier livre. Il a provoqué en moi une telle déflagration que j’en perçois encore les conséquences quelque quarante ans plus tard. J’avais 7 ans, 8 ans peut-être. J’habitais Maroua, une petite ville du nord du Cameroun dénuée de livres et de bibliothèques. Il existait bien sûr quelques ouvrages scolaires, que peu de parents d’élèves avaient, d’ailleurs, les moyens d’acheter. Mais de vrais livres, je veux dire des livres pour rêver, pour penser, pour apprendre la vie, la terre, l’amour, la lutte, les autres, il n’y en avait point. On n’y pensait même pas. Et puis voilà qu’un jour, jouant avec d’autres enfants chez des amies de ma mère, j’ai découvert un livre. Et la lecture est devenue la clé de mon existence. »
Ainsi se livrait il y a quelques mois au journal Le Monde Djaïli Amadou Amal, lauréate du 1er Prix littéraire des Maires francophones et du Goncourt des Lycéens.
Avec son Association Femmes du Sahel, elle a fait de l’accès à la lecture une priorité. Pour donner une dimension concrète au Prix littéraire qu’elle lui a remis en mars 2021, l’AIMF a souhaité soutenir cette démarche en finançant la réhabilitation d’une bibliothèque au Cameroun. La cérémonie officielle de remise des clés de la bibliothèque du Lycée de Banyo s’est tenue le 17 février dernier.